Isabelle HAYEUR, Rawdon LE CAMP DE LA RIVIÈRE | Photographie | Centre d'artistes Vaste et Vague

Isabelle HAYEUR, Rawdon
LE CAMP DE LA RIVIÈRE | Photographie

Vernissage le vendredi 31 août, dès 17 h
Exposition jusqu’au 29 septembre 2018

Du lundi au vendredi : 9 h 00–16 h 00 + vendredi soir : 18 h 00 –20 h 00
Samedi : 13 h 00 –16 h 00 | Dimanche : Fermé

La recherche actuelle d’Isabelle Hayeur porte sur la résistance citoyenne, plus particulièrement sur les militants pour la protection des paysages et de l’environnement. En 2016 – 2017, dans sa série photographique Dépayser, elle documentait des opposants au développement hydroélectrique.

 

Poursuivant cette démarche, elle s’intéresse maintenant à la question des hydrocarbures. Son plus récent projet porte sur le camp de la rivière en Gaspésie, une occupation citoyenne installée sur un chemin forestier menant au site de la compagnie Junex situé à Gaspé.

 

Ce mouvement autonome de réappropriation du territoire a été initié en 2017 pour demander l’arrêt des travaux de forage et il est maintenu en place pour renseigner la population sur les risques de l’exploration et de l’exploitation gazière et pétrolière.

 

Au Canada comme aux États-Unis, les lois sont favorables à l’extractivisme et l’industrie est largement subventionnée à même les fonds publics, ce qui pousse certains citoyens à s’organiser pour dénoncer la situation et proposer des visions alternatives. Les militants du camp de la rivière sont des protecteurs de l’eau et des lanceurs d’alertes qui se battent pour un environnement plus sain et une société plus équitable; ils prennent ainsi le relais de gouvernements qui nous laissent tomber.

 

Réalisé en 2017 et 2018, ce corpus photographique est une reconnaissance de cet engagement, de la solidarité et du don de soi.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

 

Depuis la fin des années 1990, Isabelle Hayeur sonde les territoires qu’elle parcourt pour comprendre comment nos civilisations contemporaines investissent et façonnent leurs environnements. Elle est préoccupée par le devenir des lieux et des communautés dans le contexte sociopolitique néolibéral que nous connaissons actuellement. Son approche artistique examine les relations entre nature et culture dans un monde où leur (fausse) opposition constitue une idéologie dominante qui structure encore nos sociétés occidentales. Lorsque le principe d’utilité prime sur toutes les autres valeurs et que l’économie devient souveraine, tout est envisagé comme « ressource » à dépouiller ou comme site à occuper. Ses œuvres cherchent à montrer comment nous prenons possession des territoires et des êtres pour les adapter à nos besoins; cette logique instrumentale tend à envahir tous les champs de l’activité humaine aujourd’hui. Sa pratique artistique s’avère à la fois politique et poétique, et dénote un constant souci de brouiller les pistes afin de mettre en relief l’ambivalence de notre rapport au monde. Tout aussi séduisantes qu’inquiétantes, ses images éveillent en nous un sentiment ambigu qui reflète notre inconfort et révèle les failles d’un système déshumanisé.

 

 

BIOGRAPHIE

 

Née en 1969 à Montréal, Isabelle Hayeur vit et travaille au Québec. Elle détient un baccalauréat (1997) et une maîtrise (2002) en arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal. Artiste de l’image, elle est connue pour ses photographies et ses vidéos expérimentales. Elle a aussi réalisé plusieurs installations in situ ainsi que des commandes publiques. Elle a participé à plusieurs présentations publiques importantes, entre autres au Musée des beaux-arts du Canada, au Massachusetts Museum of Contemporary Arts, au Neuer Berliner Kunstverein à Berlin, au Today Art Museum de Beijing, Hiroshima City Museum of Contemporary Art et aux Rencontres internationales de la photographie à Arles. Ses œuvres figurent dans une trentaine de collections, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, du Fonds national d’art contemporain à Paris, de la Art Gallery of Ontario, de la Vancouver Art Gallery et du Musée d’art contemporain de Montréal.