Jeffrey POIRIER, Québec | X | Installation | Centre d'artistes Vaste et Vague

Jeffrey POIRIER, Québec
X | Installation
Vernissage le vendredi 16 novembre, dès 17 h
Exposition jusqu’au 21 décembre 2018

 

HORAIRE DE L’EXPOSITION | GRATUIT – BIENVENUE À TOUS !

Du lundi au vendredi : 9 h – 16 h  |  Vendredi soir : 18 h – 20 h

Samedi : 13 h – 16 h  |  Dimanche : Fermé

Dans son exposition intitulée « X », l’artiste Jeffrey Poirier s’interroge sur nos rapports à une réalité abstraite, dont les mouvements et divers symptômes apparaissent difficilement perceptibles à l’échelle humaine. L’installation aborde le sentiment diffus de menace endémique qui pèse sur l’écologie naturelle, implicite de nos modes de vie individuels et collectifs. Les pièces présentées développent ce sujet polémique sous forme d’une sensation, tout en affirmant sa distance avec les considérations scientifiques actuelles dont les faits orientent constamment la perception que nous éprouvons de notre environnement.

 

Le titre « X » évoque une pluralité d’avenues conceptuelles, littérales et imaginaires. À la fois signe graphique et code universel, le « X » constitue un repère cartographique, un carrefour abstrait entre les idées, une balise servant à nous réorienter par rapport à un sujet hypothétique. Cet élément graphique et conceptuel entre directement en relation avec le motif formel récurent au cœur de la construction des objets picturaux et installatifs de l’exposition. La sensation personnelle et diffuse d’une menace écologique abstraite et ses symptômes sur nos modes de vie et nos cultures matérielles sont les fondements de l’exposition « X ».

Le corpus repose sur la transformation esthétique d’outils/systèmes à vocation écologique dont l’usage est collectivement méconnu. Les artéfacts initiaux sont transformés par le biais d’un changement d’échelle et de ponctuations colorées sérielles faisant migrer leur vocation première vers des qualités ornementales affirmées. L’ensemble est une vision schématisée et abstraite de ces objets usuels, afin d’entrer en équation avec la perception des symptômes de l’écologie de l’artiste. Les objets sculpturaux, bidimensionnels, les motifs sériels, les croisements traçant de nombreux « X » et les matériaux trouvés au sein de ces sujets entretiennent un dialogue.

 

Une première pièce où le schéma du X se développe en trois dimensions. L’œuvre s’inspire d’un dispositif déjà présent dans l’univers du design des emballages écoresponsables : en l’occurrence, la pièce, minimale, reprend ici la structure d’un emballage voué au commerce des œufs. Selon un changement d’échelle important, l’artefact migre vers l’idée d’un dispositif près d’une structure de monstration de type présentoir au contenu indéfini et strictement ornemental.

 

Un second corpus de pièces, de nature picturale reprend le motif dans un caisson de recueillement d’eau de pluie. À l’image d’une mosaïque, le motif de plastique aéré de fabrication purement industrielle rappelle une division géométrique ornementale. L’accumulation par photomontage et l’ajout de touches de couleurs comblant les vides du motif rappellent l’aspect du vitrail. Telle une série de trois grands tableaux-objets, ces éléments entretiennent un dialogue avec la pièce sculpturale de l’exposition. Conjointement aux préoccupations écologiques ici développées, elles abordent également les questionnements de l’artiste relatifs à l’aspect prosaïque de divers objets et matériaux de notre culture matérielle. Il interroge alors de façon intrinsèque nos habitudes de regard sur les savoir-faire forgés par notre culture et sur les objets qui composent notre patrimoine matériel.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

 

Depuis quelques années, Jeffrey Poirier développe un corpus d’installations dont les structures hybrides inspirées de l’architecture et de dispositifs de monstration, constituent des plateformes de diffusion pour des idées rattachées à la notion de culture matérielle et ses liens à l’environnement. Ces dispositifs générés par cette démarche présentent des espaces limitrophes questionnant divers niveaux de perception fluctuant entre le caractère immersif de l’architecture et une appréhension extérieure tenant davantage de préoccupations sculpturales. Dans une volonté d’amplifier la perception que nous éprouvons de nos environnements, les dispositifs de présentation présents au sein de ses installations orientent le regard et proposent volontairement à l’œil une zone de perception réduite des éléments déterminants de l’œuvre.

 

Résultant de techniques d’assemblage rappelant un bricolage élémentaire, les pièces présentées au sein de ces dispositifs résultent de recherches par rapport à un certain type de matériau prosaïque, constituant souvent davantage un processus de transition au sein de notre chaîne de consommation, qu’une fin en soi. En référence à cela, Jeffrey Poirier cherche ainsi à élargir l’idée d’une critique environnementale à celles des modes de vie humains, individuels et collectifs. Intrinsèquement, les objets réalisés introduisent un langage ornemental caractérisé par la présence d’un motif, se manifestant sous diverses formes, que cette dernière soit géométrique ou parfois davantage organique. Ces derniers interrogent nos habitudes de regard sur les savoir-faire forgés par notre culture et sur les objets qui composent notre patrimoine matériel.

 

BIOGRAPHIE

 

Né en France en 1986, Jeffrey Poirier vit et travaille à Québec. Sa pratique s’articule principalement autour de l’installation in situ. Détenteur d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval, son travail fut entre autres présenté lors d’expositions solos à la Galerie RDV (Nantes France), au Centre culturel Franco-Manitobain (Winnipeg), à Diagonale (Montréal), à l’Oeil de Poisson (Québec) ainsi qu’à Regart (Lévis). Boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec et de Première Ovation, il fera prochainement partie de la programmation 2018/2019 de Circa art actuel (Montréal) et de Youkobo Art Space (Tokyo, Japon).