CONFECTIONNER LA CONFLUENCE relie des phénomènes naturels marins, l’imagerie technologique utilisée pour représenter les reliefs, ainsi qu’une réflexion à caractère onto-géographique.
Confectionner la confluence
Camille Bernard-Gravel
Résidence | Juin 2019
Lors sa résidence, Camille Bernard-Gravel réalise ses expérimentations autant en atelier qu’en milieux naturels. L’artiste produit des dispositifs et vidéos ayant pour point de départ un assemblage de triangles équilatéraux, comparable aux grilles observables dans les logiciels de modélisation 3D. L’idée générale du projet est de transposer artisanalement l’imagerie tirée des technologies du numérique vers le monde réel pour la soumettre aux forces de la nature. L’image prend ainsi une forme matérielle, la rendant vulnérable. L’assemblage peut être malmené par l’eau qui s’agite, puis brisé. Il risque éventuellement de s’étioler, plutôt que de toujours reprendre sa forme parfaite telle que le fait la grille à l’écran d’ordinateur.
Étant donné les nombreuses influences de l’eau sur la vie humaine, ce projet porte également des questionnements d’ordre géographique, ontologique et démographique. Les courants marins font voyager tout ce qui se retrouve sur l’eau vers des points précis, et c’est ainsi que tout se répand, puis s’agglomère. Puisque l’être humain ne peut vivre sans cet élément naturel, son existence est continuellement modulée par ce fluide. Déposé sur l’eau, l’assemblage de triangles doit également s’adapter à son rythme et ses remous, puisqu’il est laissé à sa merci.
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Démarche artistique
La pratique pluridisciplinaire de Camille Bernard-Gravel s’amorce par une volonté de mise en interrelation des technologies et de la magnificence du monde naturel. Ses projets sculpturaux, installatifs et vidéographiques naissent de phénomènes naturels simples observables quotidiennement, ainsi que d’une attention soutenue portée aux lieux traversés et aux différents contextes rencontrés. Cette artiste juxtapose des éléments hétérogènes dans ses œuvres afin d’y créer des contrastes et des rapprochements inattendus, puis de transporter l’esprit vers une réalité nouvelle.
Les matériaux qu’elle utilise se rapportent au secteur industriel. Ils contribuent à porter un regard sur la nature, d’un point de vue influencé par les techniques de production inventées par l’humain. Ses recherches abordent la mécanique et la cinétique, dans le but de produire une forme de performativité entre les éléments de ses œuvres. Au contact de son travail, elle souhaite que l’observateur soit saisi par de précieux moments d’étonnement, l’emmenant vers une sorte de révélation.
Biographie
Depuis l’obtention de son baccalauréat en 2014, les œuvres de Camille Bernard-Gravel ont évolué au travers de villes se déployant dans cinq pays éparpillés sur trois continents, incluant l’Amérique du Sud.
Originaire de Québec, ses sculptures, vidéos et installations ont fait l’objet d’expositions individuelles dans différentes villes du Canada et à La Plata, en Argentine. Ses œuvres ont également été présentées lors d’expositions collectives au Québec, en France, en Thaïlande, au Mexique et aux États-Unis. Elle a participé à plusieurs évènements internationaux tels que Québec Digital Art in New York (2015), la Biennale internationale d’art numérique de Montréal (2016), le Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (2016) et le Mois Multi de Québec (2018).
Au cours des dernières années, cette jeune artiste a été l’heureuse récipiendaire de nombreux prix et bourses, entre autres décernés par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, la mesure Première Ovation, la Fondation René-Richard et Les Offices jeunesse internationaux du Québec.