Habiter le fortuit

Marc Audette

Résidence de création | du 28 mai au 22 juin 2018
Causerie et vernissage | 22 juin 2018
Exposition | jusqu’au 28 juillet 2018

HABITER LE FORTUIT présente un corpus d’œuvres qui s’articule autour de l’idée du paysage. L’ensemble est en symétrie avec le désir de l’artiste de laisser une plus grande place au monde du ressenti dans son processus créatif.

 

Son travail actuel s’inscrit dans la continuité d’une démarche entreprise il y a quelques années en regard de sa propre expérience du lieu au moment de la création. Sa réflexion est alimentée par les nombreuses heures passées à marcher et fouiller les forêts.

 

Est-il possible de renouveler l’art du paysage ?

 

L’installation rassemble plusieurs propositions qui construisent ou déconstruisent, selon le cas, le paysage et sa représentation. Le sujet s’insère également dans un plus large questionnement qui habite sa pratique.

 

Cette exposition marque le prolongement d’une recherche concernant notre rapport à l’image et l’incidence de son adaptation au phénomène numérique. Faisant fi de la normalisation du mode de représentation, l’artiste altère le calibrage uniforme des instruments par des stratégies d’allégorie.

 

L’écran de projection capitonné peut faire référence — mais pas uniquement, insiste l’artiste — à l’aplanissement de ce que Roland Barthes appelle le Studium.

 

Finalement, HABITER LE FORTUIT émane du désir de redonner au spectateur son pouvoir d’appropriation et d’interprétation de l’œuvre.

 

Démarche artistique

Les techniques classiques de représentation du monde se sont rapidement transformées et multipliées à l’âge numérique. Depuis le milieu des années 1980, Marc Audette s’intéresse aux façons dont les innovations numériques collectives conditionnent nos manières de voir. Ces conventions permises par les logiciels passent largement inaperçues. Elles reconstruisent notre regard, notre imagination et notre compréhension de la réalité et de ses effets.

 

L’artiste exploite et explore les conventions et les caractéristiques technologiques, établissant à la fois les limites et les possibilités de l’image. Au moyen de vidéos, de projections de photos, de photos éclairées par l’arrière et d’images fixes accompagnées de superpositions vidéo, il remet en scène les processus fondamentaux relatifs à la visualisation, à l’imagination et la communication, créant magie et incongruité. Dominique Ingres et Gustave Courbet hantent ces œuvres, leur apportant respectivement élégance, dislocations et fidélité inébranlable au rôle de visionnaire et de précurseur de l’artiste. Le rapport au code binaire, toile de fond du paysage que forment actuellement les médias et les images, est plus difficile à discerner. Le corps est à la fois central et secondaire. Le jeu dynamique et somptueux des couleurs, des composants dramatiques et de la lumière crée d’innombrables possibilités narratives qui engagent nos sens et nos facultés d’apprentissage et de vision.

 

Biographie

 

Marc Audette a étudié les arts visuels à l’Université du Québec à Hull et a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université York à Toronto. Son travail a été présenté dans des expositions solos et de groupe sur les scènes nationale et internationale, entre autres, dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, à la Galerie 44 (Toronto), à la McLaren Art Centre (Barrie), la Burlington art Gallery, Plazarte Medellín Colombia et à la DiVA Videoart Fair (New York). Il est un membre fondateur de l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF), un organisme national de service aux arts visuels qui représente les groupes artistiques actifs dans les communautés francophones à l’extérieur de la province de Québec. Il enseigne les arts visuels au Département d’études pluridisciplinaires du Collège universitaire Glendon à Toronto et a été le commissaire d’expositions à la Galerie Glendon de 2001 à 2014. Son travail peut être trouvé dans plusieurs collections publiques et privées, y compris La Banque DT, la Banque de Montréal, la Ville d’Ottawa, le Musée national des beaux-arts du Québec, et les prestigieux bureaux d’avocats McCarthy Tétrault LLP et Osler, Hoskin & Harcourt LLP.