Fanzines

Commissaire : Émilie Bernard

Projet de création interdisciplinaire qui rassemble et fait une tournée

 

Dès cet automne et jusqu’au printemps prochain, huit artistes gaspésien·ne·s aux pratiques artistiques variées se rassembleront autour d’une expérience singulière de recherche et création intitulée FANZINES.

 

Les artistes sélectionné·e·s sont :

 

Flavie Barberousse (Cap-d’Espoir)

Catherine Beau-Ferron (Cap-au-Renard)

France Cayouette (Carleton-sur-Mer)

Katy Collet (Gaspé)

Maryse Goudreau (Escuminac)

Julie Lacroix (Cap-Chat)

Moïse Marcoux-Chabot (Mont-St-Pierre)

Claire Moeder (Maria)

 

Tout au long du projet, les artistes seront accompagné·e·s par la commissaire et artiste visuelle Émilie Bernard (Cap-Chat). Les artistes participeront à des formations, des rencontres et des discussions. L’objectif de FANZINES est de créer un espace collectif de réflexion autour du fanzine*, d’encourager et de mettre en lumière une pluralité d’approches, de partager des idées, de s’inspirer mutuellement.

En plus d’être un moment privilégié pour démystifier ou explorer davantage le fanzine, ce projet est l’occasion de prendre part à une exposition de groupe. En effet, le projet mènera au printemps 2025 au lancement d’une exposition interdisciplinaire réunissant les créations des artistes au Centre culturel de Paspébiac. L’exposition fera ensuite l’objet d’une tournée dans le Réseau BIBLIO – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, pour aller à la rencontre de nouveaux publics et faire découvrir à ceux-ci le travail des artistes et la pratique du fanzine.

 

 

*Qu’est-ce qu’un fanzine?

Le fanzine possède une longue histoire sinueuse et mystérieuse, mais on pourrait aujourd’hui le résumer ainsi : aussi appelé zine, le fanzine est une petite publication auto-éditée et souvent fabriquée à la main. Il peut être engagé, politique, avoir une vocation sociale ou être simplement poétique. C’est surtout un espace de liberté créé pour s’exprimer, pour se raconter. Le fanzine peut prendre une pluralité de formes, toucher à une diversité de sujets et intégrer des textes de tout genre, de l’illustration, du dessin, du collage, de la photographie, etc.

Émilie Bernard (commissaire)

Biographie

Émilie Bernard est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. Son travail a été présenté dans différents lieux d’expositions au Québec et en Europe. Depuis plusieurs années, elle réalise régulièrement des résidences de création. Elle a notamment fait de la recherche lors de séjours dans diverses régions du Québec, au Vermont, en Finlande, en Islande, en Arménie, en France, en Alberta et au Nouveau-Brunswick. Sa pratique demeure multiple : dessin, objet, estampe et livre d’artiste. Plusieurs fois appuyée par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada et Première Ovation, elle était en 2022 finaliste au Prix du CALQ – Artiste de l’année en Gaspésie. Après plus de 20 ans passés à Québec, elle vit et travaille maintenant à Cap-Chat.

 

Démarche artistique

Animée par tout territoire idéalement sauvage, la pratique d’Émilie Bernard se manifeste par des interprétations d’éléments naturels généralement observés lors de résidences de recherche où la nature est omniprésente.

D’abord par la création de dessins, elle analyse des éléments intuitivement choisis en simplifiant leurs lignes, en modifiant leur échelle et en délaissant leur volume pour les travailler en aplats. Les sujets étudiés apparaissent alors sur papier dans des compositions issues d’associations spontanées, de superpositions, de jeux de transparence. Les dessins présentent à la fois une grande économie et un certain excès; ils sont réalisés simplement au crayon graphite, au crayon de couleur et à l’aquarelle, mais se complexifient par l’accumulation progressive de formes, de couleurs et de nuances subtiles. Habitée par un vif intérêt pour le grand déploiement de pièces et l’abondance de détails, Émilie Bernard crée ces dessins en décuplant les variantes. Chaque sujet adopté peut ainsi être répété et redessiné à des échelles variées et dans différentes compositions.

L’abondance se transpose également dans un contexte d’exposition, où tout projet devient alors multidisciplinaire. Dans ses installations intimistes se greffent souvent aux dessins des objets trouvés en nature; des sculptures de plâtre, de céramique et de papier; de l’estampe (sérigraphie, gravure en creux); des livres; des textes. Toutes ces pièces, quel que soit le médium choisi, se déploient avec patience, avec une délicatesse et une minutie inébranlables. Elles prennent ensuite place dans l’espace, trouvent leur point d’ancrage momentané dans des ensembles en constante mouvance.

 

Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

 

Crédits photo : Marie-Josée Lemieux

Flavie Barberousse

Biographie

D’origine française, Flavie Barberousse y a étudié en sciences naturelles et obtenu une maîtrise en gestion des écosystèmes qui a affiné son regard sur le paysage. Après un détour par la Polynésie française où elle a été marquée par l’omniprésence de l’horizon, elle s’est installée au Québec en 2009 et vit en Gaspésie depuis sept ans. Elle y a présenté ses œuvres dans plusieurs expositions collectives et individuelles, et a d’ailleurs été lauréate du Prix Relève artistique Télé-Québec de Culture Gaspésie en 2021, puis boursière du Conseil des arts et lettres en 2024. Elle fait également partie des cofondatrices des Ateliers À Travers et s’implique activement dans le démarrage de ce nouvel organisme gaspésien dédié aux arts imprimés.

 

Démarche artistique

Les études en écologie de Flavie Barberousse influencent encore fortement ses œuvres, où le paysage occupe une place centrale. Observer son action sur notre état intérieur, autant que ses variations sous l’effet des éléments et de l’humain, l’inspire toujours. La représentation de paysages, même dans une approche synthétique, est aussi pour elle une façon de contribuer à leur valorisation dans notre patrimoine culturel collectif.

Graphiquement elle s’intéresse particulièrement aux espaces flous, aux frontières indistinctes (horizon, canopée, littoral…) qui, elle pense, nous ramènent aux incertitudes de notre condition humaine, et à des émotions qu’elle suppose partagées. Elle explore ces sentiments imprécis dans des œuvres oscillant entre abstraction et figuration, où elle travaille la lumière par les couleurs en superposition et en transparence. Sa pratique artistique se déploie dans divers médiums qui parfois se rencontrent comme dans le dessin numérique, influencé par la sérigraphie, et récemment par l’expérimentation de la fibre textile en dialogue avec l’acrylique dans des tableaux mixtes. Dans le projet FANZINES Flavie Barberousse en profite pour explorer la narration à la fois via des procédés graphiques et via l’écriture, mais aussi via l’objet et sa manipulation.

 

Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

Catherine Beau-Ferron

Biographie

À venir

 

Démarche artistique

À venir

France Cayouette

Biographie

France Cayouette vit à Carleton-sur-Mer. Après une carrière en enseignement de la littérature et de la création littéraire au niveau collégial, elle anime des ateliers d’écriture et offre diverses formes d’accompagnement dans ce domaine.

Ses trois recueils de poésie sont parus aux Éditions du Noroît : Jolie vente de débarras (2008), Voix indigènes (2014) et Doublure du monde(2021). Elle a aussi publié deux recueils de haïkus aux Éditions David : La lenteur au bout de l’aile (2007) et Verser la lumière (2009). En 2020, en duo avec l’artiste Esther Thériault, elle a présenté l’exposition de haïgas Encrer l’instant. Le livre Ada et la sandale de mer, une histoire écrite en collaboration avec des enfants de Carleton-sur-Mer et illustrée par Catherine Côte, est paru en 2023 (Écomusée Tracadièche). La même année, le Théâtre À tour de rôle et Poème en août produisaient le spectacle littéraire Arbres debout sur nos paupières à partir de ses textes poétiques qui feront l’objet d’une publication éponyme aux Éditions du passage au printemps 2025.

Elle explore actuellement les territoires de la microédition et de l’Iphonographie comme outils de création complémentaires.

 

Démarche artistique

La pratique artistique de France Cayouette se décline en différentes formes poétiques et narratives qui cohabitent depuis peu avec une exploration de l’iPhonographie comme outil de création complémentaire.

Le haïku l’interpelle en tant qu’acte de résistance à la rapidité et au sensationnalisme. En tant qu’hommage à la grandeur contenue dans le petit. L’exercice d’allègement qu’il implique et l’acuité de regard qu’il l’amène à développer font que France Cayouette le perçoit autant comme un art de vivre que comme un art littéraire. La poésie en vers libres et la prose poétique, qui lui sont tout aussi essentielles, lui permettent de s’abandonner à la puissance d’une langue ouverte, qui l’unifie et intensifie sa présence au monde.

Les liens qui se tissent entre paysages extérieurs et paysages intérieurs, l’intangible et le sacré qui s’immiscent dans le quotidien et la beauté comme voie d’élévation sont au cœur de sa démarche. Les formes brèves et dépouillées l’attirent pour la richesse du silence qu’elles laissent émerger. Ses créations plus récentes en iPhonographie offrent ce même minimalisme dans des tableaux où elle met en lumière les « petits paysages » tapis au sein du grand paysage. Elle cherche à partager un regard qui fait voir sous un autre angle, à une autre échelle et place dans une nouvelle posture de contemplation.

De plus en plus interpelée par les arts littéraires, France Cayouette explore aussi le territoire du texte spectularisé et exposé, très nourrie par ces jumelages avec d’autres langages artistiques qui élargissent la résonnance de ses textes.

 

Crédits photo : Régis LeBlanc

Katy Collet

Biographie

À venir

 

Démarche artistique

À venir

Maryse Goudreau

Biographie

Maryse Goudreau est artiste, autrice, cinéaste et chercheuse indépendante. Elle réalise des œuvres où se croisent images, documents, gestes de soin artistiques et participatifs. Depuis 2012, elle crée une importante archive dédiée au béluga. Cette dernière est constituée comme une œuvre ouverte pour laquelle elle assemble des données et des créations multiples. Travaillant avec un regard anthropologique et philisophique sur le vivant, elle s’intéresse aussi à l’écologie plus vastement. Elle vit à Escuminac.

Ses plus récentes expositions ont été présentées à : la Biosphère (Montréal, 2024), la Galerie de l’UQAM (2024), la Galerie Forman (Sherbrooke, 2023), MOMENTA Biennale de l’image (Montréal, 2021), la Biennale de Venise (Pavillon du Centre PHI de Montréal, 2019). Plusieurs prix lui ont été décernés, dont le Prix Lynne-Cohen (2017) en partenariat avec le Musée national des beaux-arts du Québec. Ses oeuvres font partie de plusieurs collections, incluant celles du Musée des Beaux-Arts de Montréal.

 

Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

 

Crédits photo : Mathieu Bouchard-Malo

Julie Lacroix

Biographie

Originaire des Alpes françaises, Julie Lacroix est diplômée en design de produit (France) et en création textile (Montréal). En 2014 elle crée l’association Tissons des liens autour du monde, dans le but de rencontrer les artisan.es textiles dans les pays traversés, entre la Nouvelle-Zélande et l’Asie du Sud-Est. Suite à cette expérience, c’est à Montréal qu’elle pousse son apprentissage des savoir-faire textile. Tricot, tissage et broderie deviennent des outils d’expérimentations tout au long de sa formation au textile au Centre des textiles contemporains de Montréal (CTCM). Finaliste du prix François Houdé (2022), Lauréate du Prix de la relève Télé-Québec en Gaspésie (2024), Julie Lacroix a effectué une résidence de recherche et création à la Maison des métiers d’arts de Québec (2024) ou elle continue son exploration liée au tricot. Aujourd’hui installée en Haute Gaspésie, elle souhaite à son tour partager ses connaissances et pérenniser les savoir-faire textiles grâce à des rencontres intergénérationnelles. Julie s’enracine dans sa communauté et la fait rayonner au travers de ses œuvres qui se lient au territoire.

 

Démarche artistique

Le travail de Julie Lacroix questionne les territoires ; le territoire physique, celui qu’elle cherche à habiter. L’environnement qui l’entoure, avec qui elle souhaite dialoguer et se rapprocher pour mieux le respecter.

Elle utilise les savoir-faire textiles, principalement le tricot à la machine. En explorant les techniques du tricot, Julie Lacroix façonne des textures inattendues, cherchant dans chaque maille la délicatesse d’une dentelle. Elle choisit la lenteur et la précision comme compagnon de travail. Elle pousse et elle tire ses aiguilles, chaque geste, chaque maille décalée, devient une réparation symbolique des blessures. À travers cette lenteur, elle réaffirme la valeur du travail artisanal, transformant chaque instant passé à tricoter en un acte de résistance et de réconciliation.

La pratique artistique de Julie Lacroix est le reflet d’une sensibilité profonde envers les paysages qui l’entourent. À travers le textile, elle développe sa propre représentation de ces environnements, offrant une vision poétique qui ne fait pas abstraction des défis pressants auxquels notre planète est confrontée.

Son processus créatif s’épanouit donc au grand air, où elle puise continuellement son inspiration et ses matériaux. Elle apprend à cultiver, elle récolte et elle collecte, les plantes deviennent ses partenaires de textures et de couleurs.

 

Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

Moïse Marcoux-Chabot

Biographie

Documentariste et artiste multidisciplinaire, Moïse Marcoux-Chabot est originaire de Saint-Nérée de Bellechasse et réside depuis 2016 en Haute-Gaspésie. Il écrit, photographie, réalise et diffuse depuis 2006 sur le web et les écrans de tous formats. Arrivé au cinéma documentaire par l’anthropologie, il a d’abord réalisé plusieurs essais d’anthropologie visuelle entre 2006 et 2009. De 2010 à 2014, l’effervescence politique au Québec l’a mené à documenter les mouvements sociaux et leur répression par la vidéo, la photo et la création graphique. Un nouveau cycle s’est ouvert en 2013 par sa participation à la Course des régions, en tant que représentant de la Gaspésie. Depuis, les enjeux environnementaux et sociaux de la région se manifestent dans son œuvre par la fiction (Gaspésie 2023) et le documentaire (Lespouère, Ramaillages). Enraciné à Mont-Saint-Pierre, il multiplie les collaborations artistiques et partage sa passion du cinéma en lançant en 2022 le ciné-club Temps d’écran.

 

Démarche artistique

Moïse Marcoux-Chabot s’inspire du cinéma direct et de l’anthropologie visuelle pour documenter avec sensibilité la résistance, la résilience et la poésie de l’existence. Il inscrit sa pratique documentaire dans la ruralité gaspésienne et marque les imaginaires avec le court-métrage Lespouère (2013) et la série Ramaillages (ONF, 2020). L’approche de l’observation participante inspirée du travail de terrain des anthropologues a forgé son rapport au cinéma et aux personnes avec qui il collabore. Respect, lien de confiance, douceur et émerveillement sont au coeur de sa démarche. En photographie, Moïse se spécialise en portraits en lumière naturelle, captation de performances de danse contemporaine et paysages mettant en valeur les reliefs montagneux de sa région d’adoption.

 

Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

 

Crédits photo : Denis McCready

Claire Moeder

Biographie

Native de France et établie en Gaspésie depuis 2017, Claire Moeder initie des projets sous forme d’écritures multiples, de marches expérimentales, d’ateliers et de micro-éditions. Au Québec, elle a participé à plusieurs résidences reliant l’écriture aux arts visuels. Impliquée auprès de nombreux.ses artistes en tant que critique d’art et commissaire, elle a publié dans des revues spécialisées avant de plonger récemment en poésie. Son premier recueil, le ventre des roches, est paru en 2024 aux éditions du Noroît.

 

Démarche artistique

Claire Moeder est autrice. Elle relie textes et photographies pour donner naissance à des œuvres où le territoire devient aussi personnage. Créatrice et marcheuse en mouvement, elle traverse des paysages singuliers : côtes, forêts primitives ou îles. Ses recherches la portent vers ces lieux où la menace de disparition est présente. Elles lui permettent d’accéder à ce qui se trouve en-deçà des récits connus et de réinventer un rapport mouvant au monde.

Elle associe des confidences humaines à des observations géologiques et une écoute des lieux. En poésie, elle a intégré les récits de la mère décédée, de la fille naissante, d’arbres centenaires, de femmes disparues sur la Highway of Tears en Colombie Britannique, de marcheuses ou encore de roches. Elle mobilise l’autofiction, le deuil, l’intime du vivant dans un contexte de création in situ et écoféministe, pour donner voix à des fragilités et lutter contre l’effacement de nos refuges intimes.

 

Crédits photo : La Nomade photographie

Remerciements

Ce projet est rendu possible grâce au financement de l’Entente territoriale (CALQ, MRC D’Avignon, MAMH). Les partenaires du projet sont le Centre d’artistes Vaste et Vague, le Réseau BIBLIO – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et le Centre culturel de Paspébiac. Nous tenons à remercier Culture Gaspésie pour leur collaboration et leur soutien.

Événements

Le lancement de l’exposition de groupe réunissant les zines créés par les artistes participant·e·s aura lieu au Centre culturel de Paspébiac au mois de mai 2025. L’exposition fera ensuite l’objet d’une tournée dans le Réseau BIBLIO – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Restez à l’affût de nos communications futures pour plus de détails.

Crédits
Photo 1 : Émilie Bernard
Photos 2 à 6 : Moïse Marcoux-Chabot