Remi BELLIVEAU | HIER SEMBLE SI LOIN / CHAPITRE 5 / L'EMPREMIER | Installation

HIER SEMBLE SI LOIN / CHAPITRE 5 / L’EMPREMIER | Installation

Rémi BELLIVEAU | Résidence : Moncton (Nouveau-Brunswick) – Montréal (Québec)

VERNISSAGE | Le vendredi 6 octobre, dès 16 h 30

EXPOSITION | Du 6 octobre au 3 novembre 2023 | Carleton-sur-Mer

En juin 1970, le groupe de rock progressif acadien L’Empremier n’a pas tourné un film musical dans les ruines du Fort Beauséjour, les Disques Acadisco n’ont pas édité la musique résultante, et les chansons interprétées ne sont pas devenues des œuvres célébrées du militantisme acadien. 

 

HIER SEMBLE SI LOIN / CHAPITRE 5 / L’EMPREMIER est un projet d’historiographie expérimentale de l’artiste acadien·ne Rémi Belliveau, dans lequel une fiction historique est performée et insérée dans l’histoire fragmentaire et peu connue du rock dans les communautés acadiennes du Nouveau-Brunswick. Ancré dans plusieurs années de recherches et de collecte d’artéfacts, le récit qui en émerge (1) cherche à valider la nature hybride et mouvante de l’acadienneté — sa nature queer — en revendiquant son droit à ne pas s’identifier avec ni l’une ni l’autre des cultures musicales dominantes de l’Est du Canada, soit anglo-maritimer ou franco-québécoise. 

 

(1) Ce récit se déploie en cinq chapitres, soit Prologue. Quand le soleil dit bonjour aux montagnes du comté du N.-B.; Chapitre 1. Teenage Time with Cliffy Short, Jerry Banks and Ted Daigle; Chapitre 2. Le rock instrumental; Chapitre 3. « She loves you, yé, yé, yé » : Les Swinging Sixties en français (svp); Chapitre 4. Jean Dularge; Chapitre 5. L’Empremier : psychédélie, acadienneté et autres progressions; et Chapitre 6. Facing the Day : La promesse des 70s. 

 

DÉMARCHE ARTISTIQUE

 

Ses projets ont pour point de départ les archives et prennent souvent la forme de collections dans lesquelles des artéfacts historiques, soit acquis, empruntés ou façonnés, partagent un statut ambigu avec les œuvres créées. Cette fluidité lui permet de construire des mises en scène dans lesquelles iel aborde, déconstruit et reprogramme des sujets anodins et/ou peu documentés de la culture acadienne (par exemple, la cueillette d’une plante de marais, l’industrie touristique Évangélinien et les points de tension entre le violoniste et le violoneux).

 

Le fait d’adopter une posture institutionnelle par rapport à sa propre culture décentralisée lui permet de déjouer les rapports de pouvoir existants avec les cultures dominantes qui l’entourent, soit l’anglophonie des Maritimes et le Québec. Il en résulte une certaine prise de pouvoir, un « empowerment », qui permet à l’artiste de troubler les savoirs institutionnels normatifs en accordant une importance particulière à la petite histoire, mais aussi à la fiction au sein de la discipline de l’histoire.

 

BIOGRAPHIE

Remi BELLIVEAU | HIER SEMBLE SI LOIN / CHAPITRE 5 / L'EMPREMIER | Installation

Crédit photo : Annie France Leclerc

Rémi Belliveau est un·e artiste interdisciplinaire et un·e musicien·ne acadien·ne originaire de Belliveau-Village (Vallée de Memramcook, Nouveau-Brunswick), un hameau acadien situé sur le Mi’kma’ki, territoire ancestral non cédé du peuple mi’kmaq.

 

Depuis 2012, son travail a été présenté dans plusieurs évènements et expositions de groupes dont Les Histoires Nécessaires (commissaire : Véronique LeBlanc, 2019) à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton, Art in the Open 2017 (Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard) et Writing Topography (commissaire : Corrina Ghaznavi, 2015) à la Galerie d’art Beaverbrook (Nouveau-Brunswick.).

 

En 2020, la Galerie de l’UQAM a présenté son exposition de fin de maitrise en arts visuels et médiatiques. L’année précédente, sa première exposition solo, Dissonances rurales, a été présentée à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton sous la direction de Nisk Imbeault.

 

En parallèle de sa pratique artistique, iel a codirigé la Galerie Sans Nom (Moncton) avec Annie France Noël (2014 à 2018), a joué à deux reprises le rôle de (co)commissaire (2015, 2018), a été chargé·e de cours à l’Université de Moncton (2017) et a contribué des textes à la revue Canadian Art.

 

En 2021, iel a été nommé·e finaliste Atlantique du Prix Sobey pour les arts, une distinction qui lui a valu une place dans l’exposition finale au Musée des Beaux-Art du Canada (commissaire : Josée Drouin-Brisebois).