Alliages
Laurie Girard
Résidence | Du 14 au 27 juillet 2024
Parc de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé
Dans le cadre de notre nouveau programme de résidences artistiques en partenariat avec le Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, les artistes Laurie Girard, Mathieu L’Heureux Roy et Karine Leblanc mèneront chacun·e une résidence de création d’une durée de 2 semaines dans la Maison Kittie Bruneau sur l’Île Bonaventure.
Dans le contexte de sa résidence, Laurie Girard accumulera une banque d’éléments naturels qu’elle documentera en parcourant l’Île, en explorant ses sentiers et en observant la nature qui l’entoure. Elle s’inspirera des pierres, des fleurs, des arbres, des visiteurs et bien sûr, des Fous de Bassan qui peuplent l’île. L’artiste explorera le dessin sur papier calque pour recréer l’effet de superposition qu’elle obtient habituellement en travaillant sur Adobe Photoshop : une accumulation de couches créant un chaos maîtrisé. Ainsi, le projet Alliages constitue pour Laurie Girard une fusion entre le dessin traditionnel et le dessin numérique.
Biographie
Originaire de Chicoutimi, Laurie Girard a fait ses études en arts dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean; notamment diplômée au Baccalauréat interdisciplinaire en arts à l’UQAC où elle a exploré les arts numériques. Elle a diffusé son travail visuel à plusieurs reprises au centre d’artistes Le Lobe, au Centre Bang, au Centre SAGAMIE, à Langage Plus et au Centre des arts et de la culture de Chicoutimi. De plus, son travail a été exposé à plusieurs endroits en dehors de la région: à Espaces F (Matane), à Atoll (Victoriaville) ainsi qu’à la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert. Depuis son arrivée en Gaspésie, elle a exposé en solo à Grande-Rivière pour le projet VUE SUR L’ART (Courant Culturel Rocher-Percé). Elle est impliquée et exposante pour le projet autogéré Expo Motel, a exposé en solo à la Vieille Usine de l’Anse-à-Beaufils et donne des formations en dessin numérique.
Cette année, elle a participé au projet intergénérationnel « Tête-à-Tête » initié par le centre d’artistes ZOCALO et a travaillé à l’élaboration de la seconde édition d’Expo-Motel.
Dernièrement, elle collabore avec l’artiste Bruno Mainville pour son projet « Être la forêt », a exposé pour les projets Montagne Mémoire et la Vitrine Expérimentale de Vaste et Vague.
Elle vit et travaille actuellement à Pabos en Gaspésie.
Démarche artistique
La pratique en arts visuels de
Laurie Girard se manifeste principalement par la rencontre du dessin traditionnel et des procédés numériques actuels. Par la répétition, l’addition et la soustraction de motifs « fait main » numérisés et de textures virtuelles créées à partir d’outils technologiques, elle réalise des ensembles graphiques complexes qui résultent de l’accumulation de gestes qui rappellent ceux d’une machine.
L’artiste manipule les images par couches successives, comme des cellules qui prennent vie et qui se multiplient pour ensuite se fondre et se métamorphoser en une réalité nouvelle. Les motifs qu’elle crée sur mesure découlent d’éléments souvent réels, comme des figures humaines ou des objets, ou encore de formes abstraites et de concepts virtuels. Elle s’intéresse aux lignes qui proviennent du paysage, de lieux communs, de l’architecture et de la nature.
En oeuvrant de la sorte, Laurie Girard questionne la place des outils technologiques dans sa pratique et la frontière poreuse entre l’arts visuels et l’arts numériques. Elle croit en une hybridité des matières tangibles (dessin traditionnel) et intangibles (dessin numérique). Elle cherche à instaurer un sentiment de chaos, qui se doit d’être mesuré et maitrisé. L’agencement des motifs qu’elle manoeuvre instinctivement est ce qui lui permet de délier ce sentiment de perte de contrôle, pour le transformer en un geste méditatif. Girard envisage le chaos comme un tout, engendré par un besoin d’organisation, de restructuration dans un monde en constante mutation. Elle voit ces motifs comme une trame narrative, une trace engendrée par le temps, le quotidien de chacun ou l’après d’un événement marquant.
Les oeuvres imprimées de Laurie Girard sont la plupart du temps de grande taille ; le format étant pour elle une manière de rendre l’oeuvre vivante. Elle souhaite que le spectateur puisse s’y plonger, y être en immersion.
1- Laurie Girard, Flottement II, 2020, 30 x 30 po, estampe numérique
Remerciements
Nous tenons à remercier nos partenaires, grâce à qui ce programme de résidences a été rendu possible : la Sépaq et le Conseil des arts et des lettres du Québec.
1- Photo prise par l'artiste lors de sa résidence, 2024
2- Laurie Girard lors de l'atelier de création, 2024