Factice nature
Magali Baribeau-Marchand
Résidence | Du 4 au 15 mars 2024
Exposition | Du 15 mars au 13 avril 2024
Une aura étrange semble se dégager des paysages isolés, alors qu’une énergie familière émane des paysages fréquentés. Mais peut-on affirmer le contraire? Qu’est-ce qui conditionne notre lien affectif au territoire? Pourquoi allez si loin, est-ce pour mieux voir? Que perçoit-on, lorsqu’on a vu un endroit mille fois?
Ayant comme prémisse un ensemble d’images tiré d’un séjour sur la pointe de l’île de Kegaska en Basse-Côte-Nord, la résidence-exposition Factice Nature déploie différents types de de cohabitations entre l’artificiel et le naturel, le factice et le réel. Un dialogue entre la fragilité et la résistance s’installe aussi, et révèle des phénomènes qui nous rallient au paysage.
Tout pourrait apparaître, à tout moment.
Tout pourrait disparaître, à tout moment.
Les images et objets s’animent dans leur relation de réciprocité. Réveillent des façons de voir, des impressions, des images que nous portons. Ce sont celles qui nous restent des paysages que nous visitons.
Pour la création des diverses composantes de Factice Nature, Magali Baribeau-Marchand travaille à partir de matériaux trouvés et façonnés, qui tentent, malgré et avec elle, un retour à la nature : en incarnant certaines de ces formes communes, comme les coquillages, les herbages ou les paysages. D’ailleurs, le suffixe – AGE a oriente ses travaux, en ce sens qu’il suggère, dans certaines de ses déclinaisons, un « objet » dont l’élément exprimé par la base en constitue la partie essentielle. Le suffixe – AGE se décline notamment par l’idée de contenant, comme dans coquillage (mollusque dont l’enveloppe est une coquille) ; de peuplement, comme dans herbage (foisonnement d’herbe) ; ou de territoire, comme dans paysage (étendue de pays présenté à la vue).
Dans Factice Nature, l’image devient habitat de l’intériorité et l’objet renferme les indices du dehors décanté. Les formes se dessinent à mesure que des relations se dévoilent, en un lieu propice à aiguiser nos émerveillements, nos fascinations et nos attachements.
Démarche artistique
La pratique en arts visuels de Magali Baribeau-Marchand se déploie à travers des corpus hybrides arrimant installation sculpturale, image animée, image imprimée et dessin. Elle s’intéresse au possible réenchantement des relations ; à soi, à l’autre et à la nature, par la mise en lumière du paysage vécu, parcouru, ressenti. Par une rencontre entre éléments bruts et délicats, ses propositions tendent à provoquer une fascination qui semble activer la mémoire des lieux et la vibrance des objets. Dans un rapport au monde portant une grande attention aux gestes du faire et à la trouvaille, ses recherches se déploient souvent par le biais de cueillettes et d’inventaires ; de vestiges fragmentés, de matériaux délaissés, ou de familles d’objets trouvant leur force dans le rassemblement.
Pour en savoir plus, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.
Biographie
Au cours des dernières années, sa pratique a été marquée par la réalisation de différentes résidences de création au Québec, en Belgique, en Russie, en France. Son travail a été présenté dans des expositions et manifestations artistiques et culturelles variées, notamment au centre Bang de Saguenay et au Musée BPS22 de Charleroi, en Belgique. En plus de mener plusieurs projets de micro-édition, elle collabore aussi à plusieurs projets collectifs, dont le Club de prospection figurée, qu’elle a co-fondé avec l’artiste visuelle Mariane Tremblay (Larouche) et des collaborations ponctuelles avec l’écrivain indisciplinaire Charles Sagalane (Saint-Gédéon) et l’artiste multidisciplinaire Sara Létourneau (Saguenay). Vivant à Saguenay, Magali Baribeau-Marchand a récemment achevé une Maîtrise en art à L’Université du Québec à Chicoutimi.
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