Les techniques classiques de représentation du monde se sont rapidement transformées et multipliées à l’âge numérique. Depuis le milieu des années 1980, Marc Audette s’intéresse aux façons dont les innovations numériques collectives conditionnent nos manières de voir. Ces conventions permises par les logiciels passent largement inaperçues. Elles reconstruisent notre regard, notre imagination et notre compréhension de la réalité et de ses effets.
L’artiste exploite et explore les conventions et les caractéristiques technologiques, établissant à la fois les limites et les possibilités de l’image. Au moyen de vidéos, de projections de photos, de photos éclairées par l’arrière et d’images fixes accompagnées de superpositions vidéo, il remet en scène les processus fondamentaux relatifs à la visualisation, à l’imagination et la communication, créant magie et incongruité. Dominique Ingres et Gustave Courbet hantent ces œuvres, leur apportant respectivement élégance, dislocations et fidélité inébranlable au rôle de visionnaire et de précurseur de l’artiste. Le rapport au code binaire, toile de fond du paysage que forment actuellement les médias et les images, est plus difficile à discerner. Le corps est à la fois central et secondaire. Le jeu dynamique et somptueux des couleurs, des composants dramatiques et de la lumière crée d’innombrables possibilités narratives qui engagent nos sens et nos facultés d’apprentissage et de vision.