Nous habiterons leurs ruines
Sarah Thibault
Exposition | Du 4 avril au 3 mai 2025
→ Vernissage le 4 avril, à partir de 17h
L’exposition Nous habiterons leurs ruines consiste en une installation prenant d’un côté la forme d’une grande sculpture monolithique et de l’autre celle d’une pièce autonome à l’intérieur de celle-ci. Recouverte d’un large tissu blanc, l’extérieur de l’œuvre rappelle le drapé d’une statue de marbre ou encore le corps d’une colonne classique. L’intérieur se trouve quant à lui en contraste avec cette grande masse claire. Complètement habillé de rideaux verdoyants, cet espace habité de matériaux près du vivant dégage chaleur et intimité. Les motifs floraux sur les rideaux ont été créés numériquement en utilisant des images du jardin de l’artiste. Les éléments décoratifs et les sculptures disposés dans l’alcôve ont été fabriqués à partir de feuilles de chou séchées et de biscuits. Ils s’inspirent de diverses façons de formes et d’ornements architecturaux telles la feuille d’acanthe et la feuille de chou.
Le projet peut être expérimenté à travers ces deux espaces et par la transition entre ceux-ci. Le changement drastique d’ambiance au sein du même dispositif installatif crée une tension visuelle et physique à même l’œuvre. Les deux pans distincts de l’installation sont abordés comme des représentations de l’hypervisibilité de l’objet typiquement lié à la «masculinité» (monument, architecture et sculpture classiques) et de l’invisibilité de celui associé à la «féminité» (maison, jardin, décor intérieur, matériaux de l’espace domestique). Ce projet explore la transformation d’un monument, témoin d’idéaux bourgeois et patriarcaux, en espace de réparation féministe brouillant les frontières et les échelles de valeurs entre intérieur/extérieur, travail domestique/artistique ou encore intimité/spectacle.
Biographie
Sarah Thibault est une artiste en arts visuels établie à Québec. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions individuelles et collectives au Canada, au Luxembourg et au Japon.
Elle a entre autres exposé son travail à l’Écart à Rouyn-Noranda et à la Galerie Sans Nom de Moncton. Sarah Thibault a également participé à divers programmes de résidences, dont ceux d’Est-Nord-Est à Saint-Jean-Port-Joli, du CALQ à Montréal et de la Ferme-Asile en Suisse.
Son travail a été supporté à différents moments de sa carrière par le Conseil des arts du Canada, le CALQ ainsi que par la Ville de Québec.
Pour en savoir davantage, consultez le site web de l’artiste ici.
Crédit photo : Jean-Sebastien-Veilleux, ENE
Démarche artistique
La pratique de Sarah Thibault aborde l’espace domestique, son décor et ses produits, comme des liens tangibles entre différentes sphères conceptuelles. En évacuant la binarité privé/public, l’espace domestique devient un lieu de réflexion quant au contexte social dans lequel il s’inscrit. Naviguant avec fluidité entre les notions d’intérieur et d’extérieur, l’artiste crée des expériences équivoques, mettant souvent l’accent sur la présence déjà importante de représentations de la nature dans le décor de maison.
Sarah Thibault œuvre principalement de manière installative. Ses recherches actuelles s’intéressent à l’influence du sexisme et du classisme dans l’expérience de l’espace domestique. Se présentant comme les symboles manifestes d’un travail non rémunéré et invisibilisé, les matériaux formant cet espace occupent une place grandissante dans sa pratique. Explorant entre autres à partir de textiles et de pain, elle questionne à travers l’objet les notions de permanence et d’impermanence colportées par une vision binaire de l’hypervisibilité(masculin) et de l’invisibilité(féminin).
Événement
Un vernissage en présence de l’artiste aura lieu vendredi le 4 avril, en formule 5 à 7. Boissons et bouchées seront offertes sur place. Pour voir l’événement Facebook, cliquez ici.
→ L’entrée est gratuite et l’événement est ouvert à toutes et tous.
Remerciements
Merci à nos partenaires majeurs: le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada et la Ville de Carleton-sur-Mer.
L’artiste tient à remercier le Conseil des arts du Canada et la Ville de Québec pour leur précieux soutien au projet.



1- Sarah Thibault, dessin numérique conçu à partir des plantes de son jardin
2- Sarah Thibault, détail de l’œuvre De l’esprit des lieux, 2021
3- Sarah Thibault, détail de l’œuvre L’impermanence du monument, 2021