Dans cette recherche intitulée LE CHEMIN OBSCUR, l’artiste explore l’espace pictural, jusqu’aux limites de la peinture, qu’il sort de son cadre rectangulaire conventionnel. Il travaille sur des supports de formes variées, et se rapproche dans certaines œuvres d’une pratique installative.
Le thème de son exploration est la quête d’harmonie et de vérité qui habite plus ou moins consciemment chacun de nous. Le mythe biblique du Jardin d’Éden inspire une série d’œuvres parfois ludiques, parfois plus graves, où cette quête se manifeste comme « chemin obscur », sentier intérieur semé de pièges et d’illusions.
La peinture-objet, développée par Frank Stella vers la fin des années ’50, soulignait les conditions matérielles de la peinture en rapport avec son support, qu’elle débordait et couvrait jusque sur ses bords. Bruno Mainville reprend cette idée de souligner la matérialité des œuvres, mais il rend aussi à la peinture son pouvoir d’illusion, qui permet de créer de fausses impressions de tridimensionnalité, de lumière et d’ombre, de texture, jusqu’à rejoindre parfois la tradition du trompe-l’œil.
Il fait ainsi se rejoindre deux pôles opposés de la peinture en jouant sur les limites entre illusion et présence concrète, matérielle de l’objet d’art. Ceci lui permet de lier fortement le langage formel des œuvres et l’opposition entre vérité et illusion qui est au cœur de son sujet.