L’écho des rives. De la matérialisation d’un espace en mouvement au tissage d’un entre-paysages

Delphine Tambourindeguy

Résidence | Du 29 juillet au 17 août 2024

L’écho des rives. De la matérialisation d’un espace en mouvement au tissage d’un entre-paysages prend appui sur le lien historique de «maritimité» que partagent le Pays Basque et la Gaspésie. Par une exploration des zones côtières notamment de la Baie des chaleurs, l’artiste souhaite affirmer une relation étroite entre paysage et identité, de façon à créer un écho entre les grandes traversées réalisées par les pêcheurs basques vers le Golfe du Saint Laurent et la Gaspésie et les paysages d’aujourd’hui. De cette expérience sensible des lieux émergera une nouvelle identité visuelle hybride, pénétrant dans les différentes couches que représente le réel et dont la vocation est de circuler du passé au présent et de l’individuel au collectif.

L’idée est d’arpenter cette ligne forte de LA RIVE, ligne de frontière, ligne de départ et d’arrivée notamment pour les pêcheurs et navigateurs. Si les lignes géographiques et cartographiques sont souvent appréhendées comme des «limites» avec une fonction de séparation, la volonté est ici d’affirmer cette ligne comme une zone plus dense, une marge floue, comme un point d’union et de jonction.

Parcourir ces rives devient l’acte fondateur du projet avec une attention particulière sur ce paysage qui se façonne avec les courants et les marées, phénomènes fondamentaux d’un territoire en perpétuel mouvement, qui induisent et accompagnent les trajectoires sous et sur l’eau.

 

Biographie

Née en 1986, à Bayonne dans le Pays Basque, Delphine Tambourindeguy obtient sa Licence en arts plastiques à la faculté de Bordeaux en 2007 et poursuit ses études pendant deux ans à la faculté des Beaux-Arts de Madrid en Espagne pour terminer son cursus. C’est à ce moment qu’elle se tourne vers la photographie argentique puis numérique et vers la vidéo avec une recherche artistique marquée par la notion de passage. De retour à Bordeaux, elle intègre en 2010 un Master Professionnel Pratiques Artistiques et Action Sociale et accroît un interêt pour les formes artistiques collectives et participatives.

           

Son travail est contextuel et s’articule autour de la construction de paysages multiples, avec ses différentes strates dans une expérience sensible des lieux et de leur(s) histoire(s). Un paysage subjectif et en mouvement où se superposent les interprétations avec un intérêt marqué pour les lignes, les trajectoires, la cartographie, les seuils et les frontières. La rencontre avec les habitant.e.s d’un territoire constitue la plupart du temps le point de départ de son travail plastique. Discussions, échanges et collectes en tout genre lui permettent d’appréhender le lieu de manière immersive et incarnée vers un nouveau type de registre.

           

La série et le multiple constituent une variable importante de son travail artistique afin de capturer, comparer, classer, déclasser et réinventer ces fragments d’espace-temps. À travers la photographie, le dessin, la gravure ou l’installation, elle propose une possible matérialisation de ces lieux, de ces instants, déclinée sur une esthétique de l’entre-deux.

Depuis 2015, elle se forme régulièrement au sein d’ateliers de sérigraphie, de gravure et de reliure et investit ce nouveau champ plastique lié à l’impression, à l’estampe et au livre d’artiste.

         

Aujourd’hui, elle vit entre Bordeaux et Bayonne et travaille sur l’ensemble du territoire aquitain. Depuis 2017, elle développe un travail sur les Pyrénées et la notion d’espace transfrontalier avec la réalisation de plusieurs résidences artistiques de territoire.

Elle intervient autour de projets de co-création avec les habitant.e.s et amorce un nouveau questionnement autour de l’espace public.

Démarche artistique

Ce projet se situe dans la continuité d’une exploration subjective et itinérante du paysage par le biais de photographies au sténopé réalisées au sein de projets antérieurs, notamment sur la ligne frontière des Pyrénées.  Le très grand angle qu’offre ce dispositif dialogue de façon évidente avec l’immensité des espaces. Le temps de pose long qu’il invoque permet de matérialiser le mouvement des eaux et d’offrir un point de vue en miroir; depuis la côte vers l’eau et depuis l’eau vers la côte, à la façon d’un face à face, symbole d’une rencontre passée entre pêcheurs basques et habitants micmacs.

 

À cette collection de vues s’ajoute un travail de registre de «tous ces petits riens» qui s’échouent sur les rivages et témoignent des marées, de ce flot, mais aussi des trajectoires et de cette aventure de l’Océan. Les trouvailles sont alors récoltées, mesurées et organisées en empruntant au registre scientifique de l’archéologie sous-marine pour devenir des cyanotypes révélés sur chaque site à l’eau de mer, donnant lieu à une installation miniature.

 

À ce travail de l’image et de l’objet s’ajoute celui des rencontres et des mots.  L’idée est d’aller à la rencontre des gens le long de l’itinéraire prévu et d’enregistrer leurs mots à propos de cette zone de rivage et des traversées qu’elles invoquent. À ces histoires se mêlent des mots d’archives issus de mes documentations préalables ou de rencontre avec scientifiques, linguistes ou historiens. Les mots issus viennent dialoguer visuellement avec les photographies et les objets imprimés au sein de l’installation pensée comme un échantillonnage sensible de ce paysage multiple.

 

Pour en savoir plus, consultez le site web de l’artiste en cliquant ici.

Événements

 

6 août à 19h30

Chalet de la pointe Tracadigash, Carleton-sur-Mer

 

Le Centre d’artistes Vaste et Vague et l’Écomusée Tracadièche convient chaleureusement la population à une rencontre avec l’artiste basque Delphine Tambourindeguy.

À travers un échange entre l’artiste invitée et l’historien Paul Lemieux, cette causerie explorera les récits partagés entre les communautés culturelles et artistiques du Pays Basque et de la Gaspésie, mettant en lumière les liens historiques qui les unissent.

Cette causerie sera l’occasion de réfléchir les histoires communes que partagent les communautés culturelles et artistiques basques et gaspésiennes ainsi que les liens historiques qu’elles entretiennent.

 

 

14 août à 17h30

Parc du Bout du quai, Carleton-sur-Mer

 

Il nous fait plaisir de vous inviter à une présentation conjointe avec l’artiste basque Delphine Tambourindeguy et l’artiste du Québec Sophie Cabot.

 

Ce sera l’occasion de souligner la sortie de résidence des artistes Delphine Tambourindeguy et Sophie Cabot qui présenteront leurs travaux et reviendront sur leurs expériences communes et distinctes.

L’événement aura lieu au parc du Bout du quai, ou au Quai des arts en cas de pluie.

 

 

Remerciements

Nous aimerions remercier nos partenaires pour leur soutien : le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Consulat général de France ainsi que la Ville de Carleton-sur-Mer.

1. Delphine Tambourindeguy, sténopé
2. Delphine Tambourindeguy
3. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague
4. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague
5. Vue de l'installation de Delphine Tambourindeguy et Sophie Cabot lors de leur présentation de sortie de résidence croisée. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague
6. Sortie de résidence croisée de Delphine Tambourindeguy et Sophie Cabot. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague
7. Sortie de résidence croisée de Delphine Tambourindeguy et Sophie Cabot. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague
8. Sortie de résidence croisée de Delphine Tambourindeguy et Sophie Cabot. Photo : Centre d'artistes Vaste et Vague