Plusieurs trames narratives existent au même endroit, en même temps, comme des histoires qui se superposent. Il y a le regard que l’on pose sur le corps de l’autre. Il y a être dans son propre corps, être dans celui de l’autre. Il y a dire des mots. Il y a les entendre. Il y a ce qu’on imagine à partir de ces mots. Il y a ce dont on se souvient.
Les mondes parallèles proposent un voyage dans l’intime et la mémoire avec des dessins tirés de séances de pose (modèle vivant) qui sont aussi des rencontres, des moments d’amitié, de partage. Parfois délicates, parfois burlesques, les œuvres tentent de capturer ces moments de vulnérabilité où les corps se mélangent, où les frontières se brouillent. Les corps, seuls ou en duo, sont au repos, confortables, et à ces poses croquées sur le vif sont ajoutées des extensions, des excroissances étranges, des passages. Le mouvement du crayon et un langage visuel instinctif, spontané, guident ces ajouts, permettant aux corps de s’évader, de se fondre dans le décor ou de s’en distinguer, de rester en suspens entre le réel et le rêve.
Les œuvres explorent la porosité entre les gens, entre les émotions, entre le vécu et le monde qui nous entoure. Les frontières s’effacent, les contours s’estompent, et on comprend que les relations humaines sont à la fois belles et fragiles.