Peau
Priscilla Guy
Emilie Morin
En collaboration avec les artistes Elizabeth Millar, Marie Claire Forté, Claudia Chan Tak, Harmonie Fortin-Léveillé et Michel F Côté
Une production de Mandoline Hybride
Résidence | Du 3 au 16 septembre 2023
Cinédanse en basse technologie pour corps et écrans en mouvement, PEAU est une partition dansée dans laquelle les mouvements créent des couches de son et les images se déclinent en différentes couches de sens. Les écrans-corps et les corps-sonores proposent des profondeurs de champ inusitées, d’un plan à un autre, dans un horizon de réverbérations. Toutes ces « peaux » et ces surfaces s’entrechoquent, créant des pleins et des vides dans l’image en mouvement que devient la scène. Dans cette partition multidisciplinaire, les cinq performeuses sont à la fois sujets, techniciennes, danseuses et surfaces de projection. Elles naviguent aisément à travers toutes ces couches, en font un assemblage exubérant et mutant. Leurs dispositifs chorégraphiques et audiovisuels sont faits d’images en constante transformation, grâce à des sources lumineuses et sonores portatives. Entourées de quelques machines, fils et extensions électriques, leurs corps habitent l’espace en incarnant une image peut-être floue, hors focus. Elles adhèrent à l’ambiguïté de leurs présences. Lentement, mais pas au ralenti, elles interrogent les objets qui composent le paysage où leurs corps évoluent : table, chaises, mini projecteurs vidéo, faisceaux de lumière, ordinateur portatif, papier, matières translucides, bâches, console de son, mini haut-parleurs. Avec le plus de simplicité possible, elles créent différentes surfaces de projection avec leurs peaux, leurs visages, leurs cheveux, et tous les objets à leur portée.
Démarche artistique
Avec PEAU, Priscilla Guy poursuit sa réflexion critique sur les images et les écrans en se focalisant sur l’autoreprésentation des femmes. Portée par une volonté féministe et expérimentale, l’artiste basée à Marsoui s’allie à l’artiste en danse, Emilie Morin, et à l’artiste sonore, Elizabeth Millar, pour lancer une enquête esthétique sur les corps, les sons et les images. De l’image lumineuse de nos téléphones cellulaires à la surface diaphane des écrans, en passant par nos épidermes sensibles, PEAU propose une réflexion engagée et critique sur la construction du plaisir visuel, mais surtout, sa mutation. Le travail de mouvement et l’art sonore viennent proposer des images alternatives : images en trois dimensions, images que l’on devine à partir de ce que l’on entend. Si l’autoreprésentation des femmes est un vecteur d’émancipation, la mutation constante de leur image est peut-être une avenue à explorer pour échapper aux images prévisibles.
Biographie
Priscilla Guy est chorégraphe, cinéaste, chercheuse et commissaire en art. Ses projets de création sont portés par Mandoline Hybride, un organisme de recherche, création, production et diffusion en art contemporain basé à Marsoui. Après les pièces Singeries en 2016 (cocréation de Catherine Lavoie-Marcus) et Deux Squelettes en 2019 (cocréation avec Sébastien Provencher) qui ont tourné au Québec, au Canada et en Europe, Priscilla Guy poursuit sa démarche chorégraphique multidisciplinaire et son désir de créer de manière collaborative avec une troisième œuvre scénique hybride. Dans la lignée des deux précédentes pièces, PEAU explore les enjeux qui émergent de l’interaction entre les corps et les écrans, ainsi que notre rapport trouble et très intime avec les nouvelles technologies. La première de l’œuvre est prévue en novembre 2023 à Montréal.
Prix et distinctions
Priscilla GUY
2022 Prix Étincelle (Québec) – Prix de la danse de Montréal
2014 Most innovative use of sound in screendance (Irlande) – Light Moves Festival of Screendance
2012 Prix Culture de LOJIG (Québec) – Assemblée nationale du Québec