« Écharpiller » est un terme ancien qui veut dire, en parlant de la laine, la démêler, la débarrasser de ses corps étrangers.
S’ÉCHARPILLER L’INTÉRIEUR est issue du renouvellement de la pratique de Karine LeBlanc. Par la création textile et dans la continuité de sa recherche sur la marionnette et le paysage sensible imaginé, le personnage devient abstrait et raconte à la fois son intériorité et le paysage culturel auquel il appartient.
S’ÉCHARPILLER L’INTÉRIEUR est aussi une méthode de travail qui met l’accent sur l’inconnu du résultat. Œuvrer dans le geste, sans savoir où les mains mènent la matière, force l’apparition de formes qui révèlent les mystères et les sensibilités de l’artiste et de ses personnages. Le travail répétitif est pour elle une façon de s’écharpiller soi-même, de démêler ses pensées et de faire connaissance avec ces formes étrangères inouïes qui nous habitent.
L’exposition présente ces corps étrangers extraits de la marionnette éclipsée de la pratique de l’artiste. Ils forment un ensemble coloré, spectral, organique évoquant un cercle intime s’unissant à l’inconscient du spectateur invité à écharpiller ses propres émois.