Triangulation

Camille Bernard-Gravel

Exposition | du 17 janvier au 14 février 2020

L’exposition TRIANGULATION est composée de photos, de vidéos et d’installations qui rendent manifestes divers mouvements et reliefs à l’aide d’assemblages de triangles pouvant être articulés. Elle propose des points de vue à mi-chemin entre une perception ancrée dans le réel et celle offerte par l’imagerie virtuelle des modélisations 3D et des photographies satellitaires.

 

Par des stratagèmes à la fois sensibles et cartésiens, le corpus d’œuvres décortique des subtilités propres aux rivages. Les vidéos présentent, dans divers contextes, des assemblages de triangles de bois épousant les ondoiements des étendues d’eau.

 

Le visiteur est parfois placé devant des images de la structure flottante qui, grâce à des manipulations numériques, révèlent uniquement le mouvement de l’eau. En revanche, une expérience tout autre s’offre à lui lorsqu’il se retrouve hypnotisé par un paysage marin dans lequel un agencement de triangles à la forme symétrique et organique est ballotté, bercé, ou encore fracassé.

 

Dans la salle d’exposition, une installation prend la forme d’une représentation topographique en trois dimensions, faite de photos triangulaires et de Mylar. Elle propose une vision fragmentée d’un environnement qui présente à la fois des caractéristiques propres à une plage de sable et à un relief montagneux.

 

Pendant des centaines d’années, le territoire a été analysé grâce à des opérations de triangulation. Le triangle est aujourd’hui très utilisé par les logiciels de modélisation 3D pour rendre compte de formes et de mouvements complexes. En phase avec les technologies actuelles, l’exposition pose un regard sur les outils tels que Google Maps, qui modèlent notre perception de l’espace. Alors que l’imagerie satellitaire rationalise notre vision du monde en nous fournissant une vue d’ensemble, Triangulation ancre l’observateur dans le tumulte de la réalité, qui est plus sensible, affectif et englobant.

 

Les images ont été prises à Carleton-sur-Mer et dans des régions du littoral de l’Atlantique.

 

 

Liens :

 

Site de l’artiste : camillebernardgravel.com

Archive | Résidence de recherche et création | Été 2019 : vasteetvague.ca/bernard-gravel-confluence

Démarche artistique

Camille Bernard-Gravel crée des œuvres qui mettent en interrelation ses propres perceptions de la nature, des technologies numériques et des constructions humaines. En façonnant des matériaux bruts et en transposant des objets industriels dans des contextes inhabituels, elle s’ingénie à révéler les forces subtiles qui engendrent divers phénomènes.

 

Le dépaysement et la contemplation sont essentiels pour alimenter son approche multidisciplinaire. Jour après jour, elle arpente les villes afin d’analyser l’action des influx naturels sur les milieux urbains. De même, elle sillonne les contrées pour tenter de déceler des étincelles technos à travers les paysages. Ses sculptures cinétiques, installations, vidéos et photos dénotent une volonté de démêler et de synthétiser les systèmes complexes qu’elle observe autant dans son environnement que dans le monde virtuel du numérique. C’est ainsi qu’elle en vient par exemple à transformer en pixels les éclats du soleil sur l’eau, ou à créer un rapprochement entre l’attraction lunaire qui cause les marées et le mouvement de la limaille de fer activée par des aimants.

 

Les phénomènes qui piquent l’intérêt de Camille Bernard-Gravel sont aisément explicables, mais ne peuvent être saisis en entier d’un simple coup d’œil. En usant de multiples procédés qui relèvent de l’empirisme, elle tente parfois de révéler l’invisible, ou encore de tracer les contours de l’incommensurable. Malgré qu’elle sache que efforts sont vains d’avance, elle se plaît à essayer, encore et encore.

 

Biographie

Depuis l’obtention de son baccalauréat en 2014, Camille Bernard-Gravel se consacre à une pratique artistique liant la magnificence du monde naturel et les diverses technologies inventées par l’humain.

 

Les sculptures, vidéos et installations de cette artiste originaire de Québec ont fait l’objet d’expositions individuelles dans différentes villes du Canada et à La Plata, en Argentine. Ses œuvres ont également été présentées lors d’expositions collectives au Québec, en France, en Thaïlande, au Mexique et aux États-Unis. Elle a participé à plusieurs évènements internationaux tels que Québec Digital Art in New York (2015), la Biennale internationale d’art numérique de Montréal (2016), le Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (2016) et le Mois Multi de Québec (2018).

Depuis 2012, elle est membre de plusieurs centres d’artistes et a pris part à de nombreuses résidences de création au Canada comme à l’étranger.

Camille Bernard-Gravel s’est toujours impliquée activement dans sa communauté artistique notamment par l’entremise du poste qu’elle occupe au conseil d’administration de La chambre blanche depuis 2014. Au cours des dernières années, on lui a attribué quelques distinctions dont le prix René-Richard (2014). Elle a également reçu plusieurs bourses de production et de déplacement du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, de la mesure Première Ovation (Ville de Québec)

 

Camille Bernard-Gravel |

Photo: Annie-France Noël